De Chamb à Tatev à pied
(Tatev : village et monastère du Xe siècle en haut d'un piton rocheux) Nous longeons plus ou moins la rivière qui a creusé un vertigineux canyon ; la montagne est rouge et sèche. Nous découvrons en chemin 3 merveilles : >un village en ruine, accroché à la pente, sous sa haute falaise : beau cimetière désolé, église au toit herbu, fontaine glougloutante, arbres débordants de fruits dans les jardins des maisons - des arbres généreux qui continuent à donner malgré l'abandon... ; >plus loin un tumulus qui n'est autre que la ruine d'une vieille église, l'arche d'entrée au vent, et à l'intérieur de laquelle je trouve un énorme sarcophage gravé, avec le dessin d'un chevalier et la date de 12-- ; >un pont moyenâgeux bombé au charme fou. |
Le pays du stop !
Les Arméniens sont d'une serviabilité inégalée. En vérité, ils ne font pas grand' chose de leurs journées ; car comme dans cette contrée corrompue il n'y a pas de travail, tous ceux qui ne sont pas en Russie pour gagner leur croûte ne font... rien quand ils sont de retour chez eux. Nous avons même été prises en stop par des taxis, il faut le faire ! Avec le stop, j'ai l'impression de vivre plusieurs journées en une, tellement on voit de choses ; ça va trop vite, je suis conditionnée par la lenteur de mes pieds. Que j'aime plus que tout. |
À pied vers le monastère de Shativank
Paysages de folaille ! À droite des monts pelés (dont l'un avec un plateau verdoyant sur son sommet épanoui, avec un village), à gauche des petits "tepuys" plats style western, et des orgues basaltiques (Issey Miyake a dû s'en inspirer pour ses fameux plissés). Nous discernons le monastère au loin, qui se fond complètement dans le cadre, et c'est là tout l'art du bâti ancien. Nous nous rapprochons, et dans cette désolation magnifique, le soleil nous renvoie des éclats métalliques, puis nous entendons une forte musique. Des voitures, la radio à fond. Une vingtaine de potes - que des hommes - font bombance ; ils nous gavent de mouton, de pastèque, de vin arménien. Nous quittons nos amis pour parcourir les ruines et monter sur la crête afin d'apercevoir la vallée de derrière. |
Ah, les volcans !
Le cône parfait de l'Armaghan (2829 m) nous a hélées de loin, et nous n'avons pas pu résister à son appel. Marche à vue, à perte de vue... Vues à l'ouest sur le mont Masis et sa soeur Sis, sis aujourd'hui en Turquie mais arméniens jusqu'en 1915, année du génocide qui a fait 1,5 million de morts (plus connus sous les noms d'Ararat et de Petit Ararat ) ; à l'est nous voyons le lac Sevan. En haut, au milieu du cratère, un lac ; à l'ouest une chapelle et un khatchkar. Nous passons par l'Aragats aux 4 sommets, dont celui du nord est le point culminant du pays (4090 m). Nous dormons 2 nuits à ses pieds, à 3300 m ; je suis malade comme un chien (intestins) ; Nathalie se balade une après-midi sur les lieux. Nous passons à l'ouest des pics ouest et nord, grimpons un col qui nous ouvre une perspective infinie (à l'est, une profonde entaille débouche sur un vaste réservoir), et marchons hors sentier jusqu'à Haritchavank, vieux monastère niché sur un piton entouré de falaises. Ils savaient y faire les monastères. En Arménie, dès qu'il y a un beau coin, un peu escarpé et tranquille... paf, un monastère. |
PHOTOS D'Arménie
(Appuyer sur la touche F11 pour voir le diaporama en grand ; "play" en haut à G)
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© Sophie de Courtivron, octobre 2015, tous droits réservés