L'état des routes de montagne en Géorgie
Dans cette région sismique, les glissements de terrain sont fréquents et les routes très... instables. Un jour, circulation bloquée. Les pelleteuses déblaient, les voitures attendent, et la roche continue de glisser. Il faut choisir le bon moment pour passer, même quand on est à pied. La route est taillée dans une roche friable comme de l'ardoise mouillée, schisteuse. On voit parfois en levant le nez des racines d'arbres qui pendent en surplomb du bitume ; leurs voisins sont tombés, et ils ne vont pas tarder à les imiter. Bref, ça ne tient pas. Parfois, une grosse plaque de route est fissurée en bloc ; prochaine étape : la chute. |
Les galères dans lesquelles nous nous retrouvons pour ne PAS prendre la route.
Par exemple, avant d'arriver à Kazbégi, desservie par la Georgian military highway que même pas en rêve on veut voir. Nous voilà par conséquent dans les marais, errant entre une digue pleine de ronces et d'arbres, les canaux de la rivière, des sentiers de vaches, la vase où l'on s'enfonce sans pouvoir passer, des bras à traverser - l'eau jusqu'à la taille - avec un méchant courant, des îlots où nous nous retrouvons coincées... Pour finir par retraverser ce merdier et arriver, via des prés, à la route que nous voulions éviter. Tout ça pour ça. Des heures perdues à bouillir intérieurement et à mijoter dans la flotte alors que par la route nos y allions direct. Mais je crois que je préfère quand même cette zone de court-bouillons aux camions. |
© Sophie de Courtivron, octobre 2015, tous droits réservés